Ces
croquis faits il y a quelques années, au retour de vacances
passées dans une des régions les plus belles, les
plus sauvages, et les plus préservées d'Afrique
Centrale, à deux pas de ce que André GIDE considérait
comme "les plus beaux paysages du monde" :
Les confins de l'Adamaoua dans le nord du CAMEROUN,
voila où est né le dossier que vous allez pouvoir
découvrir maintenant.
Alors, plongeons dans la chaleur, la différence,
et partons en voyage dans les monts
Mandara ...
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Un
peu d'histoire :
En
700 av.J.C, Haanon, navigateur carthaginois
, arrive sur le littoral océanique et parle d'un "char
des dieux" suite à une éruption du
mont Cameroun dont il est le témoin.
Le Cameroun tiendrait son nom
de l'altération du mot portugais camarões
(crevettes) utilisé par le navigateur Fernando
Pôo, premier occidental à accoster sur les côtes
du pays en 1472 et décrivant dans son livre de bord
le Wouri (principal fleuve du pays) comme étant
le " Rio dos camaroes ",
subjugué qu'il fut d'une telle profusion de crustacés.
Le temps passe, les événements
aussi, et la mémoire collective s'est enrichie de tout
ceci : les grandes migrations du peuple bantou vers le sud
, l'empire du Kanem-bornou, l'arrivée des Peuls, l'islamisation,
le sultan Bamoun Njoya et son invention d'une écriture
spécifique, les comptoirs hollandais, la colonisation
allemande, la grande guerre et ses tirailleurs "sénégalais",
le protectorat franco-britannique, la guerre de 39-45, le
général Leclerc, Félix Eboué,
l'indépendence en janvier 1960, la réunification
du Cameroun anglophone et du Cameroun francophone le 20 mai
1972, etc ...
Il résulte de tout ceci
un grand triangle de 475.000 km2 assis
sur l'équateur et s'étirant jusqu'au lac Tchad,
peuplé d' environ 15
millions d' habitants.
ce pays bénéficie
d'une multitude de paysages se déclinant de la forêt
primaire à un Sahel quasi-desertique, de l'océan
Atlantique aux cimes du mont Cameroun au delà des 4000
mètres d'altitude.
Dans
la région du nord qui nous intéresse ,la température
est au dessus de 20° tout au long de l'année et
frise souvent avec les 45°c, conditions difficiles avec
lesquelles les Mofous ont composé durant des siècles.
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Implantés
dans les Monts Mandara, Les Mofous forment une société
d'agriculteurs fondée sur un système polygame
et patriarcal.
Leurs domiciles,les sarés, sont par conséquent
composés de grands espaces de stockage et de couchage
.
Plus le saré est proche du sommet de
la colline, plus est importante la position sociale au sein
du village de la famille à laquelle il appartient.
Climat, topographie et géographie ont bien évidemment
et comme partout marqué de leurs empreintes toute l'architecture
de cette population .
Le poids de l'histoire, les migrations peules, l'arrivée
de l'Islam chez des Mofou farouchement animistes, l'empire
du Kanem-Bornou au Nord, les peuples foulbés, haoussas,
kirdis progressivement installés
dans les plaines alentours; tout cela a participé à
remodeler l'architecture en pays mofou dès le début
du XVIII° siècle selon la même logique que
les fermes fortifiées présentes en Europe.
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Dessin
persective d'un saré
1
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Chénaux |
7
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Chambre de l'homme |
2
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Grenier à arachides |
8
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Bergerie et basse-cour de nuit |
3
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Rigole d'évacuation des eaux
pluviales |
9
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Chambre des épouses et des enfants |
4
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Entrée unique du saré |
10
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Salle des greniers (1 / épouse) |
5
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Chambre du fils ainé (pubère) |
11
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Cuisines des épouses (1 /
épouse) |
6
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Taureau claustré et engraissé |
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vue
en plan du même saré
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